HOMOSEXUALITÉ, MARIAGE, HOMOPARENTALITÉ : QUELS REGARS CHRÉTIENS ?


Témoignage d'Hussein BOURGI (Président du Collectif Contre l'Homophobie).


Appel au Débat

arbre L’homosexualité est un comportement sexuel entre deux personnes du même sexe, avec un ensemble d’attitudes, de sentiments, de préférences, de valorisations affectives qui engagent profondément l’individu, comme c’est le cas chez les hétérosexuels.L’homosexualité touche à l’intime des individus, à leur identité, à leur dignité, à leur « être ». Elle est source d’incompréhension, d’inquiétude, de peur, d’angoisse, de fragilité, souvent de souffrance. Un projet de loi va étendre aux couples homosexuels les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté.La Conférence épiscopale, a choisi, le soir du jeudi 27 septembre, de publier un important document sur le sujet, pour expliquer son opposition à l’ouverture du mariage aux personnes homosexuelles. Le titre est en soi significatif : « Élargir le mariage aux personnes de même sexe ? Ouvrons le débat ! ».
Nous l’ouvrons.


 

Le débat (10 octobre 2012)

75 à 80 participants

Le témoignage de Hussein Bourgi


Hussein BOURGI commence la soirée en remerciant les participants qui sont venus en très grand nombre.

Le sujet de ce soir occupe, depuis quelque temps, une large place dans les médias. Il est lié à notre culture, l’histoire personnelle et familiale, ainsi qu’à la religion.
On oubliera quelques « embardées » sur la question car l’essentiel est d’échanger sur ce sujet de société comme nous y invite, tout récemment, la Conférence des Evêques de France : nous contribuerons à ce débat en partageant nos doutes, nos interrogations ou nos espoirs.

Etre homosexuel, c’est être minoritaire dans la société. Mais ce n’est pas un choix : il faut essayer d’assumer, de vivre avec ou alors refouler.
Certains hommes et femmes, quand ils prennent conscience de leur homosexualité, se posent beaucoup de questions : la société est hétéro normée et dès le plus jeune âge, les parents parlent à leurs enfants de leur avenir : quand tu seras grand…. Quand tu seras grand, tu seras marié et tu deviendras un papa, une maman….
Nous vivons dans une société laïque mais qui n’a pas effacé la culture judéo-chrétienne, et qui reste marquée par son passé de « fille aînée de l’Eglise ».Même si certains ne pratiquent pas, nos contemporains gardent une culture religieuse et marquent leur propre vie par un passage à l’église : baptême et enterrement, quelque fois mariage  qui reste un lien profond entre un homme et une femme.
Dans ce débat, l’Eglise est une institution respectable qui doit avoir son point de vue au même titre que les philosophes et les sociologues

Les homosexuels doivent « vivre avec leur nature » malgré le poids de la famille, de leur foi religieuse. Parfois ils rompent avec ceux qui ne les acceptent pas tels qu’ils sont ou qui les condamnent, que ce soit leur famille, leur entourage ou l’Eglise et ses référents. Ils vont vivre loin.
D’autres choisissent de refouler ou de réprimer leurs envies : quelques fois ils fondent une famille, avant d’accepter un chemin en accord avec leurs pulsions affectives et sexuelles.
D’autres, enfin, choisissent l’abstinence pour ne pas être en transgression. Mais, souvent, ils sont fragilisés car ils ne peuvent avoir un dialogue en confiance et ils vivent avec le poids du secret, du tabou.
Devant ces situations, les réactions sont diverses : tentatives de suicides, fréquentes chez les adolescents - choix de la rupture avec l’environnement naturel – ou encore assumer ce que je suis, refuser le déni : « j’ai rencontré l’amour, c’est plus fort que tout et si je ne concrétise pas cette union, je vais passer à côté de quelque chose ».

La question du mariage homosexuel n’est pas abstraite mais d’où vient-elle ?

Jusqu’en 1982 l’homosexualité était un délit ou une maladie : Robert BADINTER a dépénalisé l’homosexualité.
Avant les années 80, les homosexuels étaient peu visibles dans la société mais tout a changé avec l’apparition du SIDA qui devient une épée de Damoclès pour tous les couples homosexuels qui avaient créé une histoire. La maladie bouleverse ces équilibres : quand un membre du couple disparaît, le survivant n’a, par exemple, plus droit au bail. Il est affronté à une famille qui l’ignore ou nie des droits. Il était urgent d’avoir, pour ces couples, des garanties matérielles.
HB se souvient du témoignage, à Paris, du curé de Saint Eustache qui avait suivi un couple d’homosexuels pendant la maladie et le survivant était dans une très grande détresse.
C’est alors qu’est apparue la revendication du PACS pour avoir un statut et une protection juridique.
La loi instituant le PACS est votée en 1999 : Lors da discussion à l’Assemblée il a été décidé de le réserver  aux couples (homosexuels ou hétérosexuels), à l’exclusion de frères et sœurs vivant ensemble ou des communautés de plusieurs membres. Le PACS crée un contrat de solidarité, reconnaissance juridique et des avantages fiscaux. Il refuse le droit à l’adoption ou à la procréation médicalement assistée. (PMA)°

Le PACS, tel qu’il a été voté en 1999 a des inconvénients : en matière successorale et de filiation. Le législateur avait occulté ces points à la fois par manque de volonté politique et en raison du blocage des mentalités.

Mais la question de l’homoparentalité a, rapidement, soulevé des problèmes juridiques. En effet il n’est plus rare que deux hommes ou deux femmes élèvent ensemble un ou des enfants : Seul le conjoint ayant un lien avec l’enfant peut prendre des décisions le concernant :’assister à une réunion de parents, prendre des décisions d’ordre médical : en cas d’urgence, Selon les cas le lien est de nature différente :    
    - Soit un enfant a été adopté par un l’un des deux conjoints : seul le parent adoptif a un lien juridique avec lui
  - Soit un enfant a pu être conçu par une femme dans le cadre d’une union hétérosexuelle et après séparation, la mère refait sa vie avec une autre femme. Le lien biologique avec la mère est indiscutable.
    - Enfin, beaucoup de femmes homosexuelles ont recours à l’étranger (Espagne, Belgique….) aux techniques de procréation médicalement assistée (insémination avec donneur anonyme)

Pourquoi avoir recours à la PMA, plutôt que de choisir l’adoption :?
    Pour adopter il faut avoir un agrément : en cas de suspicion d’homosexualité du demandeur, le dossier n’aboutit pas
    Après avoir obtenu l’agrément, il n’est pas toujours possible de trouver un enfant adoptable
    Désir très grand d’avoir un lien charnel avec un enfant
    En France, il n’existe pas d’autre possibilité : la gestation pour autrui, autorisée aux USA, est interdite.

Ces enfants vivant dans des couples homosexuels existent et ils ont provoqué des situations judiciaires, quand il y a décès ou conflit entre les adultes. L’un des conjoints a un lien biologique ou adoptif avec l’enfant, l’autre conjoint a un lien social qui n’est pas reconnu.

Quand un couple se sépare, le couple hétérosexuel peut se tourner vers un juge prévu pour cela. Pour les couples homosexuels, il y a une vide juridique : les magistrats jugeant au cas par cas doivent « se débrouiller » et dans les faits avec des affaires similaires, on obtient des jugements, parfois, très différents. Ce qui pose un problème

    En cas de décès du parent biologique ou adoptif, qu’en est-il du parent social ?

Ces situations sont minoritaires mais elles n’en existent pas moins

Quel est l’intérêt de l’enfant ? Quel est le cadre idéal pour l’éducation d’un enfant. : grandir dans une famille hétérosexuelle. Mais la famille a beaucoup évolué et beaucoup d’enfants ne vivent pas cette réalité. Par ailleurs la loi a aboli la différence entre les enfants légitimes et les enfants adultérins. Désormais ils ont les mêmes droits, notamment successoraux.
Parallèlement, les parents homosexuels souhaitent une reconnaissance juridique du lien de filiation pour la sécurité de l’enfant.
Le PACS ne donne pas des droits égaux à ceux du mariage : apparaît  donc la revendication du mariage pour tous.

Pendant la dernière campagne présidentielle, on n’a peut-être pas assez prêté attention  à cette question, ainsi qu’à celle du vote des étrangers aux élections locales. Le gouvernement va déposer une proposition de loi.

Nous sommes invités à faire société ensemble…. Chacun est appelé à faire un pas dans la direction de l’autre.

Discussion :

1 – Merci pour la clarté de vos propos, vous avez exposé des arguments incontestables. J’ai des convictions mais j’ai évolué : au moment du vote de la loi sur le PACS, j’étais contre. Maintenant, je reconnais que c’est une bonne chose socialement.
Mais ne confondons pas tout. Le droit des enfants à naître passe avant celui des gens déjà nés : un enfant a droit à avoir un père et une mère, le droit de les connaître et de vivre avec eux, pour former une famille.
On est en train de remettre en question la famille.

2 – Si l’enfant a droit de vivre avec ses deux parents, il faut interdire le divorce.
Le plus grand droit de l’enfant est l’amour.
De même il faudrait interdire aux couples stériles d’adopter.

3 – Les enfants nés sous X sont abandonnés et sont souvent élevés dans des institutions, où, parfois, ils manquent d’amour : pour l’enfant, c’est mieux d’être élevé dans un couple homo parental que dans une institution.

4 –  Nous abordons, ce soir, une question difficile et accompagnée de souffrances. Il faut être attentif aux mots qu’on utilise : demander la reconnaissance du droit des homosexuels bute sur le fait qu’égalité ne veut pas dire identité et l’on ne doit pas gommer les différences.
Le mariage a été fait pour la société qui voulait protéger les patrimoines. Maintenant l’important, c’est que l’enfant soit aimé. On parle du droit de l’adulte à avoir un enfant, mais l’enfant se construit par rapport à sa famille. L’adoption provoque des problèmes.

5 – Vous parlez d’un texte de la Conférence des Evêques de France, où peut-on le trouver ?
Sur Internet : www.eglise.catholique.fr : « Elargir le mariage aux personnes de même sexe ? Ouvrons le débat ! » Note du Conseil Famille et Société de la Conférence des Evêques de France.

6 – Vous avez tracé un tableau complet de la situation que vivent les personnes homosexuelles. Personnellement je suis favorable au mariage homosexuel.
Je n’ai pas pu avoir d’enfant, j’ai adopté un fils qui, aujourd’hui, a quarante ans : cet événement a provoqué une conversion par rapport à ma conception de la famille.
Il nous faut sortir des schémas précédents, où l’on se réfère toujours à l’homme et à la femme. Le mariage homosexuel est plus qu’un problème juridique, c’est une sacralisation laïque : l’amour entre deux personnes est sacralisé : c’est une étape normale mais pas facile et cela peut apporter une stabilisation dans notre société.

7 – J’appartiens à une association gay et lesbiennes. J’ai eu un enfant par insémination artificielle mais j’ai voulu que mon fils connaisse son père. En fait nous sommes un couple de femmes et le père vit en couple avec un homme : notre fils a deux pères et deux mères. Je désire un vrai engagement par un mariage.

8 – J’interviens en tant que juriste : je suis inquiète des réformes qui se préparent et je me demande si ceux qui les réclament en tireront profit. Inquiète car des pans entiers du droit de la familles seront touchés : mariage, famille.
Le législateur et le conseil constitutionnel ont déclaré que la France ne contrevient pas au fait de mener une vie familiale normale, elle ne contrevient pas, non plus, au principe d’égalité.
Mais le droit du mariage est remis en cause : depuis 1804 le mariage est l’union d’un homme et d’une femme qui s’associent pour fonder une famille.
Le droit de la filiation sera également remis en cause : le lien biologique reste le fondement essentiel de la filiation. Les droits successoraux ont évolué.
Inquiétude aussi à propos de la notion de père et de mère : va-t-elle perdurer ? Ne sera-t-elle pas remplacée par la notion de parent 1 et parent 2 ?
Que va devenir la présomption de paternité ? Ou la remplacera-t-on par la parentalité ?
Mme TAUBIRA a remis ces questions à plus tard pour ne pas légiférer dans la précipitation.
Va-t-on en tirer les profits escomptés ?
Le mariage est un symbole. Le PACS est un excellent statut qui a des avantages : il est plus facile que le mariage pour le faire et le dissoudre. Il y a alignement des droits du PACS sur celui du mariage sauf pour les successions et les reversions : le législateur pourrait facilement combler ces lacunes. N’aurait-on pas pu en rester au PACS amélioré ?
Pour le droit à l’adoption, conjointe ou individuelle, il est difficile pour des couples ou des femmes d’obtenir l’agrément du conseil général, indispensable pour adopter. Par ailleurs 80% des enfants adoptés le sont par le biais de l’adoption internationale et un certain nombre de pays refuse de donner un enfant à un couple homosexuel.
Actuellement la PMA est illégale en France pour les couples homosexuels, et Mme TAUBIRA refuse de leur ouvrir sa pratique

9 - : Je quitterai le terrain juridique : je vis avec une compagne depuis 22 ans et j’ai envie du mariage car notre couple a duré (plus que beaucoup de couples hétérosexuels de notre entourage). Avant le PACS, nous avons beaucoup souffert de ne pas avoir les mêmes droits que les autres couples. Je pense que nous avons droit au mariage : on réagit sur le plan symbolique et affectif. Cet amour qui se vit, qui dure (ce qui n’empêche pas les heurts) est égal aux autres. Je ne demande pas l’égalité : je suis égale aux autres.
La capacité d’aimer un enfant est hétéro normé, pourtant les prisons sont pleines d’enfants d’hétéros.
Plusieurs pays européens ont accordé le mariage aux homosexuels : sont-ils des sauvages ? Et l’Espagne est-elle moins catholique que la France ?

10 – Les homosexuels ont été reconnus au moment du Sida, qui était, en partie, dû au vagabondage sexuel. Mais actuellement plus personne ne veut du mariage : le PACS est massivement choisi par des couples hétérosexuels.

11 – Le PACS pourrait être amendé et devenir un substitut du mariage. J’ai été pacsé après 27 ans de vie commune et notre relation a duré 35 ans : mon compagnon a été malade pendant 32 ans d’une insuffisance rénale (avec dialyse). Il y avait entre nous une inégalité professionnelle : si j’étais mort avant lui, il aurait été très mal en point car il n’y a pas, avec le PACS de pension de réversion. En cas de rupture du PACS (qui est très facile) il n’y a pas de pension alimentaire ou de prestation compensatoire.

12 – Dans le débat de ce soir, il y a un grand absent : l’enfant. Nous n’avons aucun témoignage d’un enfant.

13 - -Je suis surpris que devant les manques du PACS, on doive choisir le mariage. Il faudrait prendre le temps d’améliorer le PACS.
On cherche à désacraliser le mariage. Dans la vie on ne respecte plus rien. N’intervertissons pas les choses. Il faut faire évoluer les repères.

14 – A propos des enfants je voudrais dire que j’ai trois enfants : deux biologiques et un adoptif qui est noir et homosexuel. Dans l’adoption ce qui pèse à l’enfant, ce n’est pas d’être adopté mais d’avoir été abandonné .Quand il vient du Tiers Monde, un enfant sera mieux dans un couple qu’il soit hétéro ou homo et même élevé par un ou une célibataire.
Quand on veut adopter, l’intérêt de l’enfant n’est pas forcément ce qui prime : pour preuve, certains couples renvoient leur enfant à la DASS car il ne répond pas à leur attente : par exemple : il a la peau trop noire….

15 – Au moment du vote de la loi sur le PACS, j’étais à la Caisse des Dépôts et Consignations : pendant six mois nous avons eu des réunions sur ses conséquences économiques.
En cours de philosophie sur le christianisme en morale, on apprenait que l’amour est important pour vivre et que la sexualité n’est qu’un instinct.
Enfin, interrogeant mes petits-enfants (13 à 23 ans) qui ont un cousin homosexuel, ils pensent que les homosexuels ont droit à l’amour mais ils sont opposés au mariage.

16 – Educateur spécialisé à Marseille, je pose la question : être mère dans un couple hétéro, est-ce être une bonne mère ? Et dans un couple homo : bonne ou mauvaise mère ? Il y a un modèle hétérosexuel. Aujourd’hui, il y a un malaise de représentation parentale : nombre de parents sont perdus : parfois un couple de femmes homosexuelles est un bon repère parental.

17 – Je reviendrai sur la question des enfants : nous sommes tous des humains, nous avons tous des comportements qui recherchent la communication humaine. On est inconsciemment  influencés par une histoire de différenciation unique. Il faut chercher le fondement humain au-delà de l’homme et de la femme.

18 - Actuellement les homosexuels sont acceptés par la société. Ils ont besoin de reconnaissance, d’un signe symbolique. Ne serait-il pas possible de donner un autre nom pour cette union ?
Quant aux enfants : depuis vingt ans la famille a beaucoup évolué : les femmes deviennent androgynes, le comportement des garçons change (ils sont moins macho). On n’a pas de recul pour juger. Donnons aux enfants de l’amour et faisons pour le mieux.

19 – Un psy se doit d’être prudent quand on parle du droit de l’enfant, du désir de l’enfant : ça ne fait pas un tout. Il faut se garder de « pathologiser «  toutes les situations. Quand on sait la complexité d’un enfant et sa faculté d’adaptation, il faut être prudent.
Mais il y a une dimension psychanalytique : et un discours se tient : il faut l’entendre. Dans le milieu des psychanalystes il y a une hostilité  à confier un enfant à un couple homosexuel.


Hussein BOURGI : vous avez soulevé toutes les questions que nous avions abordées dans la réunion de préparation de ce débat.
A titre personnel je ne revendique rien : je ne suis pas pacsé, je ne désire pas le mariage, je n’ai pas de désir d’enfant.
Mais je suis à l’écoute des personnes qui viennent nous voir :
     Pour l’éducation d’un enfant : le besoin d’un père et d’une mère est une norme majoritaire qui n’existe pas dans d’autres pays : En Afrique on dit « Il faut tout un village pour élever un enfant ». En cas de guerre (singulièrement en 14-18) nombreux pères sont morts et leurs enfants ont été élevés par des femmes. L’absence de référent masculin n’a pas eu de conséquence sur leur sexualité. .Le référent masculin peut être incarné par un grand-père, un parrain, un oncle….

L’enfant, le grand absent ce soir, avez-vous dit : nous recevons des parents qui ont un enfant homosexuel scolarisé. Souvent, ils nous disent dans notre foyer, ça va mais il y a des problèmes à l’école ou en centre de vacances et les parents conseillent à leur enfant de ne rien répondre.
D’autres parents font une démarche auprès de l’équipe pédagogique pour qu’il y ait des explications.
Une femme avait adopté un enfant. Lorsqu’elle a pris une compagne, il y a eu des réactions hostiles dans l’entourage (parents qui refusaient que leur enfant accepte une invitation pour un anniversaire) La grand-mère  de ce garçon, avait subi dans son enfance des brimades de même nature car, dans son village, elle était une bâtarde.
Il ne faut pas idéaliser le passé.

Il faut relativiser aussi : quand l’homosexualité touche sa propre famille, c’est très différent. Les adolescents sont très normatifs, ils obéissent aux phénomènes de mimétisme et quand un condisciple s’individualise, ils le rejettent. Il faut réguler les tensions avec d’autres référents.

A l’origine de la demande d’accès au mariage pour les couples homosexuels il y a :

    une réflexion purement matérielle : comment protéger l’autre ?
    un désir de reconnaissance de la société : chacun souhaite être reconnu et avoir droit de cité, avoir accès aux mêmes institutions que les autres.

On peut dire par boutade : «  à part les curés et les homosexuels, plus personne ne veut se marier en France » mais le mot mariage a des siècles d’existence, c’est une notion culturelle, symbolique, patrimoniale, et l’on a du mal à en voir l’évolution.
On termine par la lecture d’un court extrait de la Note du Conseil Famille et Société de la Conférence des Evêques de France : «  Elargir le mariage aux personnes de même sexe ? Ouvrons le débat ! »
« L’Eglise se veut accueillante à l’égard des personnes homosexuelles et continuera à apporter sa contribution à la lutte contre toute forme d’homophobie et de discrimination. La demande de l’élargissement du mariage civil ne peut être traitée sous le seul angle de la non-discrimination car cela suppose de partir d’une conception individualiste du mariage qui n’est pas celle du droit français pour qui le mariage a une claire vocation sociale. Prétendre régler les problèmes de domination et d’abus de pouvoir, qui existent effectivement dans la société, par l’ignorance des différences entre les personnes semble une option idéologique dangereuse. Les différences existent et c’est une bonne chose. La différence des sexes est une heureuse nouvelle… »

Le débat continue :

Ethernaute : Vos reflexions nous intéressent. Envoyez un courriel à l'adresse suivante : aucafedelavie@free.fr. Retour page Comptes rendus des débats. Retour page d'accueil