Le diagnostic préimplantatoiRe : éliminer le handicap ? Choisir son enfant ?

Débat à partir du témoignage du professeur Bernard HEDON du CHU de Montpellier

Appel au débat :

arbreLe diagnostic préimplantatoire (DPI) résulte de l’évolution des techniques d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP), et de la génétique humaine. Le DPI permet d’éviter le malheur résultant d’un diagnostic prénatal positif qui conduit à une interruption médicale de  grossesse. Mais selon l’adage de Ellis, le progrès « échange un malheur pour un autre ». Car le DPI pose lui aussi des problèmes auxquels il faut réfléchir si on veut éviter les dérives probablement préjudiciables à notre « humanité », ou du moins, l’idée que nous nous en faisons.

Dans notre pays le DPI est très réglementé. Il ne peut être réalisé que pour éviter la naissance d’un enfant atteint d’une affection d’une « particulière gravité » chez des couples qui ont un risque élevé. Mais tous les pays n’ont pas la même réglementation et selon les cultures l’usage du DPI peut varier. Vous avez dit « eugénisme » ? En s’en défendant tous les jours, notre société va toujours plus loin dans cette voie.

Le professeur Bernard HEDON est responsable au CHU de Montpellier du pôle de la naissance et de la pathologie de la femme. Depuis de nombreuses années il traite l'infertilité des couples : depuis 1983, environ 10000 naissances par procréation médicalement assistée. Depuis cette époque les pourcentages de réussite ont augmenté et il y a maintenant des indications dépassant le cadre de l'infertilité: celui du diagnostic pré implantatoire(DPI)
Le diagnostic préimplantatoire est la capacité à analyser une cellule d'un embryon avant son dépôt dans l'utérus d'une femme, pour déterminer si cet embryon n'est pas porteur d'une anomalie.
Cette technique est utilisée quand il y a chez un couple la possibilité de transmettre une maladie génétique grave et incurable (comme la mucoviscidose  ou la myopathie de Duchêne). Il s'agit de couples qui ont des antécédents familiaux ou dans leur propre histoire.

Les progrès de la procréation médicalement assistée permettent d'obtenir des embryons. après stimulation ovarienne, prélèvement d'ovocytes, fécondation par ICSI (injection intra cytoplasmique d'un spermatozoïde).. Puis, sur chaque embryon obtenu, on prélève une cellule pour étudier ses gênes et déterminer s'il est ou non porteur de la maladie. Seuls des embryons indemnes pourront être implantés dans l'utérus pour développer une grossesse qui, alors, ne diffère pas d'une grossesse normale : la fatalité de la maladie est ainsi détournée.
La mise en œuvre de ce diagnostic est le résultat d'une étroite collaboration entre gynécologues, biologistes, généticiens, spécialistes de l'imagerie.

Le débat (17 01 05 à la brasserie Eden) :

Le  témoignage :

Le professeur Bernard HEDON est responsable au CHU de Montpellier du pôle de la naissance et de la pathologie de la femme. Depuis de nombreuses années il traite l'infertilité des couples : depuis 1983, environ 10000 naissances par procréation médicalement assistée. Depuis cette époque les pourcentages de réussite ont augmenté et il y a maintenant des indications dépassant le cadre de l'infertilité: celui du diagnostic pré implantatoire(DPI)

Le diagnostic préimplantatoire est la capacité à analyser une cellule d'un embryon avant son dépôt dans l'utérus d'une femme, pour déterminer si cet embryon n'est pas porteur d'une anomalie.
Cette technique est utilisée quand il y a chez un couple la possibilité de transmettre une maladie génétique grave et incurable (comme la mucoviscidose  ou la myopathie de Duchêne).
Il s'agit de couples qui ont des antécédents familiaux ou dans leur propre histoire.

Les progrès de la procréation médicalement assistée permettent d'obtenir des embryons. après stimulation ovarienne, prélèvement d'ovocytes, fécondation par ICSI (injection intra cytoplasmique d'un spermatozoïde).. Puis, sur chaque embryon obtenu, on prélève une cellule pour étudier ses gênes et déterminer s'il est ou non porteur de la maladie. Seuls des embryons indemnes pourront être implantés dans l'utérus pour développer une grossesse qui, alors, ne diffère pas d'une grossesse normale : la fatalité de la maladie est ainsi détournée.

La mise en œuvre de ce diagnostic est le résultat d'une étroite collaboration entre gynécologues, biologistes, généticiens, spécialistes de l'imagerie.

Le débat

Question/ Cette technique est utilisée seulement lorsque le risque vient de la mère ?
R/ Non : l'anomalie peut venir soit du père, soit de la mère qui sont porteurs sains mais non atteints.

Q/ Quelle est la proportion des échecs ?
R/ comme dans la procréation médicalement assistée : 20% de réussite par tentative. Mais des facteurs interviennent parmi lesquels celui de l'âge et ici plus qu'ailleurs. Il faut obtenir plusieurs embryons pour en faire le tri. Il faut donc avoir une bonne capacité à répondre à la stimulation ovarienne, capacité qui diminue avec l'âge. ; Il faut avoir en dessous de 35 à 36 ans.. Cette technique est jeune : actuellement nous n'avons pas eu de couple ayant un échec total. Mais dans un tel cas, le couple n'étant pas naturellement infertile, il reste toujours la possibilité d'obtenir une grossesse spontanée avec un diagnostic prénatal et éventuellement une interruption médicale de grossesse.
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Q/ Comment les couples ont-ils diagnostiqué qu'ils sont porteurs ?
R/  à cause des antécédents familiaux ou d'une grossesse qui a dû être interrompue, ou la survenue d'un enfant anormal. Il s'agit toujours de couples qui ont une histoire très lourde et qui ne veulent plus vivre ce qui a été vécu. Le DPI évite d'avoir à interrompre une grossesse déjà avancée, avec tous les problèmes humains que cela comporte. Ethiquement parlant c'est un aspect très positif.
Il y a en France trois centres de DPI (Paris, Strasbourg et Montpellier), ils sont très encadrés par la loi et contrôlés.
Nous avons commencé cette activité il y a deux ans. Depuis nous avons pratiqué environ 60 DPI pour 47 couples.

Q/ Comment les maladies sont-elles répertoriées ?
R/ par la loi. La maladie doit présenter un caractère grave et incurable. Mais il n'y a pas de liste limitative : certaines maladies apparaissent, certaines thérapeutiques peuvent voir le jour. Actuellement le nombre de maladies augmente en raison des progrès de la génétique.

Q/ N'y a t il pas transfert de responsabilité de la part des parents qui refusent un avortement et font appel à une manipulation qui est traumatisante, en se mettant dans les mains du médecin?
Combien transfère –t -on d'embryons ? Qui prend la décision de prendre tel ou tel ?
En apparence tout cela est moins traumatisant mais en pratique ?

R/  en pratique les couples qui ont vécu une interruption médicale de grossesse et un DPI estiment que les deux vécus sont difficiles mais pour le DPI cela n'a rien à voir avec un avortement. Avec le DPI la complication c'est la non-grossesse.
On dit le maximum aux couples mais le problème n'est pas ce que l'on dit mais ce qui est entendu.
Pour le glissement de la responsabilité vers le médecin c'est un fait qu'il assume. . Quel est le vécu réel ? Les embryons anormaux sont écartés sur une paillasse de laboratoire, ce qui est très différent de l'interruption médicale de grossesse. Tant mieux si cette décision a été prise par les parents mais le médecin porte plus facilement cette responsabilité.
Pour les procréations médicalement assistées en cas d'infécondité absolue de l'homme, il y a l'alternative du don de sperme : la banque de sperme est dans un contexte "aseptisé" et le transfert de responsabilité se fait plus facilement.

Q/ Peut-on parler d'avortement quand on élimine un embryon ?
R/ chacun peut donner sa réponse. Il y a avortement s'il y a grossesse. Quand un embryon est hors de l'utérus il n'y a pas avortement. Mais tout cela dépend de la charge philosophique.

Q/ En France il y a un moratoire sur la recherche sur les embryons. Quelles sont les dérives possibles ? Des médecins pourraient-ils en faire un commerce ?
R/ actuellement il n'y a pas en France de risque qu'un centre qui n'a pas l'agrément le fasse : la loi est très contraignante.
En 1994 il y a eu un moratoire sur ces techniques et le DPI a été mis en réserve. La loi de bioéthique qui aurait dû être révisée en 99 a été retardée jusqu'en 2004, ce qui a donné le temps de statuer.
Le DPI n'est autorisé que pour rechercher l'anomalie dont le couple est porteur on ne peut rechercher rien d'autre, par exemple pas la trisomie 21. On pourrait craindre une extension des recherches : par exemple celle du sexe. Ceci dépend d'ailleurs de la philosophie d'un pays : certains confrères étrangers n'ont pas la même position. En France la recherche d'anomalie est exclusivement réservée aux maladies graves et incurables.

Q/ Y a t – il des groupes de pression pour faire changer le cadre juridique ?
R/ je n'en connais pas.
Parfois nous avons des demandes où nous nous heurtons à la faisabilité du diagnostic (un couple sur trois). Certains couples ne peuvent bénéficier de cette technique. Les demandes farfelues sont extrêmement rares. Le DPI remplit bien son rôle : éviter une maladie grave chez un enfant.

Q/ Combien d'embryons sont transférés ? Que fait-on des embryons surnuméraires ?
R/ pour pouvoir trier les embryons il faut en avoir plusieurs et donc faire une stimulation ovarienne. Si l'on transfère plusieurs embryons, il y a plus de chance de réussite mais aussi le risque de grossesse multiple entraînant une prématurité.. Il y a donc une "politique de transfert" pour choisir le nombre d'embryons pour optimaliser les chances d'une grossesse. C'est une responsabilité et la décision est partagée avec le couple. L'idéal est une grossesse mono fœtale (SET single embryo transfert).
Les embryons surnuméraires : dans le DPI la question ne se pose pas car le prélèvement d'une cellule pour l'analyse, fragilise l'embryon qui ne supporte pas la congélation.
En procréation assistée, en revanche, on congèle les embryons car ils représentent un potentiel vital. Si le transfert d'embryons frais est un échec, on peut recommencer une tentative sans refaire tout le processus.
Les embryons surnuméraires qui ont perdu tout projet parental peuvent être utilisés pour une activité de recherche, être proposés à un "accueil" par un autre couple ou détruits.

Q/ Y a t il un protocole de limitation dans le temps ?
R/ les embryons en surnombre sont congelés sans limitation dans le temps
Certains pays ont des lois différentes : en Italie on limite le nombre d'ovocytes à féconder, on obtient moins d'embryons mais on diminue aussi les chances de réussite. Il faut toujours rechercher le juste milieu.

Q/ Quelle est la réglementation dans les autres pays,
R/ cela déborde le cadre du DPI, c'est le domaine de la procréation assistée. En France on ne traite que les couples (mariés ou stables) homme et femme. En Belgique il est possible d'inséminer une femme célibataire ou un couple homosexuel. En Espagne le don d'ovocyte n'est pas anonyme (en France l'anonymat est obligatoire). Ce qui entraîne un tourisme pro-
créatif, non remboursé par la sécurité sociale, qui peut aller jusqu'à l'utérus mercenaire pratiqué aux USA mais qui est strictement interdit en France.
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Q/ Le DPI est utilisé pour la mucoviscidose : actuellement un enfant atteint de cette maladie peut vivre jusqu'à 20 ans. Comment présumer que dans 20 ans un enfant ne sera pas guérissable ?
R/ c'est un problème difficile mais le risque est traumatisant même si des progrès sont envisageables. Cela justifie l'attitude des couples qui ne veulent pas de DPI car ils estiment que toute vie peut être vécue.

Q/ Le DPI peut avoir un retentissement psychologique sur un autre membre de la fratrie
R/ on veut éviter le handicap pour un autre enfant mais pour celui qui porte ce handicap sa vie vaut la peine d'être vécue mais il y a une grande souffrance : ce qui donne un jugement positif sur le DPI.

Q/ Le DPI permet-il d'éliminer les gènes porteurs ?
R/ il est possible de reconnaître si l'embryon est homo ou hétérozygote mais on ne peut pas éliminer toute anomalie génétique : par exemple on sait que certaines personnes sont prédisposées par leur génétique à certains cancers : en France le DPI est réservé aux maladies graves et incurables, c'est une technique lourde pour des affections lourdes.

Q/ Cette technique comporte-elle un risque d'eugénisme ?
R/ l'eugénisme vise à donner une naissance normale, tous les jours on y contribue. Les échographies révèlent des affections qui entraînent éventuellement des interruptions médicales de grossesse. Le DPI n'aggrave pas cette pratique, au contraire il cherche à donner naissance à un enfant normal, il est de bon aloi..
On peut envisager un eugénisme excessif dans le cadre d'un régime politique ou sanitaire qui organise une sélection industrialisée de la naissance : c'est un phantasme depuis Aldous HUXLEY, mais pour l'instant, en France, c'est un phantasme.
Dans notre centre il y a 60 DPI par an pour 600 procréations assistées.

Q/ A quel moment la vie commence-t-elle? Le fait d'être chrétien vous pose-t-il problème ?
BH : Non. Par ailleurs la religion a dit trop de bêtises là dessus, ça suffit. Laissons la place aux scientifiques mais pas seulement à eux, c'est le domaine de l'humanité et du psychique. La vie ne se réduit pas qu'à la génétique.

Q/ Que dites-vous aux couples quand il y a réduction embryonnaire ? puisque vous dîtes qu'il y a avortement quand il y a grossesse
R/ il y a réduction embryonnaire quand une grossesse est excessivement multiple. C'est l'interruption d'une vie potentielle mais si on avait laissé cette vie là se développer, on l'aurait mise en danger ainsi que celle des autres fœtus.
De la part des patients nous sommes devant plusieurs types de demandes :
    - Un couple qui demande d'implanter tous les embryons obtenus : ce n'est pas possible
    - Un couple qui demande une grossesse non gémellaire : on accède à sa demande si l'on ne diminue pas trop les chances de réussite
    Les demandes farfelues  qui sont entendues en colloque singulier : le cadre de la loi permet de les éliminer.
Lorsqu'il y a doute sur une maladie, la décision se prend en équipe (CPDP : Centre pluridisciplinaire du diagnostic)

Q/ On regarde le gêne défectueux mais si la patiente est âgée regarde-t-on la trisomie ?
R/ la moyenne d'âge de nos patientes est de 33 ans. Sur une patiente âgée il y a risque d'un embryon porteur de la trisomie 21 mais on ne la recherche pas, après transfert la grossesse est suivie normalement avec recherche de la trisomie.

Q/ Fait-on le caryotype dans le DPI ?
R/ on fait le caryotype des parents, pas celui des embryons.

Q/ Le DPI a un coût économique et aussi psychologique, surtout en cas d'échec. Ne devrions-nous pas changer notre regard, et celui de la société, sur l'adoption pour qu'elle soit une alternative ?
R/ Effectivement chaque naissance coûte environ 7500€  (une tentative 1500€  ) mais comparé au coût de certains cancers (chimiothérapie, greffe de moelle…) dont le pronostic n'est souvent que de quelques années de survie, le DPI coûte deux fois moins cher. Mais raisonner en coûts financiers n'a pas de sens devant la vraie souffrance de la stérilité.
Quant à l'adoption, elle n'est pas une vraie alternative : certains couples infertiles ne désirent pas adopter, tandis que des couples fertiles adoptent. L'infécondité est une maladie et une souffrance : il faut la soulager.

Q/ Le DPI utilise l'ICSI, qu'est-ce que ça apporte et n'y a-t-il pas sélection des spermatozoïdes ?
BH : L'ICSI a permis de traiter les infécondités masculines (qui représentent la moitié des cas de procréation assistée). La sélection des spermatozoïdes se fait au hasard : on cherche un spermatozoïde vivant (il bouge)

Q/ L'accueil des embryons surnuméraires.
R/ certains couples ont une double infécondité : l'alternative est alors l'adoption ou l'"adoption prénatale" par transfert d'un embryon d'un autre couple. Pour éviter la confusion, le législateur a choisi le terme d"accueil d'embryon"

Q/ La mémoire des origines et le poids du secret
R/ c'est une vieille question. Il y a maintenant une commission nationale de recherche des origines pour répondre à l'enfant qui désire savoir quelles sont ses origines : actuellement cet accès est possible. Cependant ce n'est pas la majorité, loin de là, des enfants qui désirent connaître ce secret.
Par ailleurs la loi exige de garder les dossiers médicaux de procréation pendant 30 ans.

Q/ Y a t-il des perspectives d'ouverture d'autres centres de DPI ?
R/ notre centre est attractif et nous en sommes fiers. On constate un élargissement du nombre des diagnostics entraînant un risque de surcharge des centres existants. Pour ouvrir un centre il faut la compétence technique et une décision politique. A terme il y aura sans doute 5 ou 6 centres.

Q/ Pourquoi seulement 20% de réussite ?
R/ un couple normal  ("sous la couette) a un taux de réussite de 25 à 30% par cycle.
On voudrait améliorer nos résultats mais il y a un facteur limitant, c'est l'âge des couples et particulièrement des femmes car on ne sait pas changer l'âge de la fécondité. Par ailleurs l'échec dans l'implantation vient de la qualité de l'ovocyte.

Q/ Question théologique : la vie est-elle sacrée (donc tabou) ou respectable ? Comme pasteur protestant, je dis qu'elle est respectable
R/ Un prêtre catholique : toute vie est respectable dans ce qu'elle est reconnue. Mais le risque zéro n'existe pas alors il faut se demander : comment cette vie sera-t-elle accompagnée ?

Q/ Les protestants réfléchissent aux embryons avec projet parental et à ceux qui n'en ont plus. La vie c'est celle d'un être vivant et pas seulement d'un être en devenir
R/ c'est une interprétation de psychanalyste. La vie c'est plus que tout cela et c'est tellement respectable que c'est sacré…

R/ La vie est sacrée et respectable, le débat n'est pas à cet endroit. Nous sommes des êtres humains et face à la souffrance il nous faut prendre des responsabilités : agir en conscience éclairée, savoir si l'on peut accepter telle ou telle charge, telle ou telle différence. Il faut réfléchir en conscience.
R/ sacrée et intouchable ? Si la vie est intouchable, tout ce que nous faisons est inutile car tout ce que nous faisons c'est pour changer la vie. La vie est relation avec Dieu. En responsabilité, chacun peut décider.
 
                        Compte rendu établi par Lina Roux à partir de ses notes

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